Les cotisations des contrats d’assurances automobiles et d’habitations devraient augmenter de 1,5 à 2 % pour 2021, selon une étude du cabinet spécialisé dans les assurances et la protection sociale Facts and Figures. Un fait qui se justifie par les retombées de la crise sanitaire et économique provoquée par le coronavirus. Les chiffres pourraient même, selon les experts, être encore plus élevés : les assureurs pourraient chercher à compenser certains surcoûts liés à la pandémie.
Tous les assureurs n’ont pas encore affirmé leurs intentions, mais les premières indications confirment cette évolution. Du côté de l’assurance automobile, la hausse pressentie s’expliquerait par une augmentation des coûts et des temps de réparation dans les garages automobiles, suite à la mise en place des règles sanitaires. D’un autre côté, la baisse de la sinistralité automobile de 80 % suite au confinement a généré environ 2 milliards d’euros d’économies pour le secteur.
D’autre part, en assurance logement, ce seraient les problèmes climatiques qui pourraient influencer les tarifs à la hausse. Le coût moyen des catastrophes naturelles a presque doublé entre 2010 et 2019. Le confinement, de même que pour l’assurance auto, a aussi fait baisser la sinistralité (cambriolages, dégâts des eaux, incendies…) étant donné que les assurés étaient en grande majorité à leur domicile. Un fait qui a généré 300 millions d’euros d’économies.
Pour Facts and Figures, il convient à chaque opérateur d’expliquer clairement ce qu’il a fait du profit technique exceptionnel enregistré sur ses assurances, les mesures déjà prises vis-à-vis de ses assurés et les décisions éventuelles de mutualisation de ce profit avec les pertes enregistrées sur d’autres branches (comme les pertes d’exploitation).
Des hausses contenues
À l’inverse, certains acteurs pourraient contenir leurs augmentations tarifaires ou décider d’un gel de leurs tarifs. Selon les experts, la marge de manœuvre de la profession pour faire évoluer ses tarifs est limitée en assurance entre récession économique, baisse du pouvoir d’achat et perception dégradée du secteur due à sa communication dispersée sur les économies réalisées grâce au confinement.
Les hausses pourraient être d’autant plus limitées que certains acteurs feront le choix d’un blocage des prix de leurs tarifs inhérent aux économies de charges sinistres réalisées durant le confinement. En avril et mai, trois compagnies d’assurances avaient déjà annoncé des mesures commerciales en faveur de leurs souscripteurs d’assurance auto, suscitant le mécontentement de la concurrence.
Si l’inflation des prix venait tout de même à se confirmer, les particuliers se retrouveraient alors dans une posture de compensation pour les entreprises. Face aux économies réalisées du côté des assurances durant le confinement, le chemin économique le plus raisonnable serait d’aller vers une stabilisation des prix. La loi Hamon permet de résilier à tout moment ses assurances, ce qui devrait faire craindre à celles-ci des départs si jamais leurs tarifs se mettaient trop à la hausse par rapport à la concurrence.